C’est dans 2 périphéries de la province du Nord-Kivu, en ville de Goma et en territoire de Nyiragongo, que Youth Alliance for Reproductive Health (YARH) a lancé, le vendredi 8 octobre 2021, les animations des focus groups et groupes des causeries dans le but d’informer, de sensibiliser et de communiquer avec la communauté sur les droits à la santé sexuelle et reproductive des filles et femmes, mais aussi les soins de l’avortement sécurisé et médicalisé conformément au protocole de Maputo ratifié par les autorités congolaises en 2008.
C’est dans le cadre de l’exécution du projet » Makoki Ya Mwasi « , initié par YARH-RDC, avec l’appui technique et financier de IPAS et de l’ambassade de la Suède en RDC que 20 jeunes au total sont formés et équipés, afin d’animer des activités communautaires centrées au tour de la vulgarisation du protocole de Maputo en RDC, mais aussi mettre à la disposition du public la bonne et la vraie information sur le service de l’avortement sécurisé.
» Vous le savez autant que moi que la question sur l’avortement est considérée comme tabous, mais aussi stigmatisée en RDC. C’est pour mettre au claire les valeurs transformationnelles des attitudes sur l’avortement que ces jeunes ont été formés entant que animateurs des focus groups dans 10 entités de la ville de Goma et à Nyiragongo, ceci pour un seul but, celui de donner la bonne information sur les soins d’avortement, et militer pour les droits de la femme en RDC.
A indiqué le docteur Simon Binezero Mambo, Coordonnateur nationale de YARH-RDC.
Pour les raisons du contexte, Une étude récente indique que le taux d’avortement est de 56 pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans à Kinshasa, soit 25 de plus que le taux mondial qui est estimé de 35 avortements pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans. Compte tenu de l’environnement juridique, structurel et normatif congolais restrictif, associé au fait que la majorité des avortements en Afrique subsaharienne sont à risque, il est probable que de nombreux avortements pratiqués en RDC soient dangereux et puissent entraîner des complications potentiellement mortelles. Ils sont pratiqués de manière clandestine dans des conditions dangereuses exposant ainsi les femmes et les jeunes filles à une mortalité élevée et à des lourdes conséquences sur le plan sexuel et reproductif.
À titre de rappel, la République démocratique du Congo a signé et ratifié en 2008 le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique (Protocole de Maputo), un traité juridiquement contraignant qui autorise l’avortement en cas de viol, inceste, malformation fœtale et pour préserver la santé mentale ou physique ou la vie de la femme. Mais jusqu’en ce jour, le protocole souffre encore d’application.
Benjamin Mungedi