Les femmes et les filles qui subissent des violences conjugales ont une autonomie reproductive biaisée et un nombre élevé de grossesses non désirées.
Sous le lead de IPAS, organisation internationale œuvrant pour l’amélioration de soins pour les femmes et les filles qui subissent des violences basées sur le genre et la promotion des lois et politiques qui protègent et encouragent celles-ci à exercer pleinement leurs droits sexuels et reproductifs, a été organisé à Goma un atelier de formation des acteurs de la société civile sur l’utilisation du CHAT BOT Nurse Nisa dans la lutte contre les violences domestiques et partenaires intimes du 28 au 30 Mars 2022, ceci dans le cadre de l’intervention ARCHES (Addressing Reproductive Coercion in Health Settings).
Mlle Louise Kanza, la chargée d’Engagement Communautaire et Youth Advisor au sein de IPAS, a expliqué que l’atelier avait pour but de Contribuer à l’amélioration de l’environnement légal et politique pour la promotion des droits et l’accès aux soins de santé de la reproduction de qualité pour la femme et la jeune fille en général. » En adaptant ARCHES au contexte du Nord-Kivu, ceci pourra contribuer au travail des acteurs de la société civile dans la lutte contre les violences domestiques et renforcer les liens avec les services communautaires afin d’améliorer l’autonomie reproductive des femmes et des filles. »
Durant 3 jours, cet atelier a réuni les leaders communautaires de Bunia, Beni et Goma. Mlle Madeleine Muvughe, la chargée de Partenariat et Engagement Communautaire au sein de YARH-RDC, n’a pas caché sa satisfaction vis à vis l’organisation de cette assise qui selon elle, était d’une importance capitale pour améliorer l’impact de communautaires dans la promotion des DSSR dans la region de l’Est de la RDC. Elle a pris l’engagement de vulgariser les notions apprises durant les trois jours de formation et sensibiliser la communauté sur l’utilisation de CHATBOT NISA dans la lutte contre la coercition reproductive (CR) qui est le comportements des partenaires masculins ou des membres de famille visant à réduire l’autonomie reproductive des femmes et des filles sous forme de limitation de l’accès ou de l’utilisation des méthodes contraceptives, de coercition pour tomber enceinte contre sa volonté et de contrôle des décisions de maintien ou d’interruption de la grossesse. « J’ai appris une autre forme de violence : la coercition, et les techniques de communication sur le changement de comportements. Comme il est de coutume au YARH-RDC, je compte faire une restitution aux autres membres, engager la communauté pour la lutte contre les violences domestiques et par les partenaires intimes (VPI), mais aussi capaciter le réseau Mashujaa sur l’approche ARCHES «
Dans le contexte incertain du Nord Kivu, une province connue pour l’incidence élevée de violences sexuelles liées aux conflits armés depuis plusieurs années, la capacité d’une femme à gérer sa vie reproductive est cruciale pour protéger sa santé et son autonomie. La notion de ARCHES sensibilise les femmes aux problèmes de la VPI et de la CR lors des services de santé reproductive de routine. Elle leur permet d’acquérir des stratégies pour faire face à la VPI et à la CR, et de contrôler leurs décisions en matière de grossesse.
Notons que l’intervention ARCHES a été initialement développée aux Etats-Unis et a depuis été adaptée pour être utilisée dans les zones urbaines du Kenya et du Bangladesh. ARCHES forme les prestataires de santé existants à identifier la coercition reproductive (CR) et la violence exercée par le partenaire intime (VPI). Elle les forme également à donner aux femmes et aux jeunes filles des stratégies et des ressources pour utiliser la planification familiale (PF), et à aborder la CR et la VPI lors des interactions standard de planification familiale et conseils en matière d’avortement dans les cliniques.
YARH-DRC 2022