
C’était au cours d’un Twitter Space organisé par Youth Alliance for reproductive à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle des femmes, ce 04 Mars 2022, que le Directeur Pays de IPAS a lâché cette phrase magique qui a mis tous le monde d’accord.
Répondant à la préoccupation d’un auditeur participant à cette conférence en ligne, qui selon lui, les femmes sont violées et exploitées en République démocratique du Congo simplement parce qu’elles s’habillent mal. Jean Claude Mulunda, Directeur Pays de IPAS et humanitaire n’a pas donné sa langue au chat face à cette thèse répétitive que plusieurs ont l’habitude de brandir pour justifier les violences sexuelles que subit les femmes.

Prenant la parole, à un ton très sévère et ferme, Jean Claude Mulunda a dit haut et fort que c’est à cause de la justice défaillante en RDC que certains continuent de voir les choses de cette façon. À en croire ses propos, si on restaurait la justice au Congo, plus personne ne prendra une femme pour un objet de plaisir.
» L’habillement des femmes n’a rien à avoir avec les violences sexuelles que subissent les femmes. L’heure est venue où nous devons arrêter de justifier cette immoralité. Parce qu’elle est mal habillée, ça te donne le droit de la violer? Ça n’a aucun sens. Restaurez la justice dans ce pays, plus personne ne jouera avec les femmes. » A déclaré Jean Claude Mulunda.
Cet humanitaire congolais a renchéri que les femmes sont libres de se vêtir comme bon leur semble. Ça ne devait pas servir d’une motivation pour justifier les violences sexuelles.
Comment mettre fin à l’exploitation sexuelle des femmes et filles en RDC?
Bien qu’il soit difficile d’établir exactement quelles sont les causes, l’exploitation sexuelle est le résultat d’importants problèmes sous-jacents. Aborder ces problèmes est aussi important que de se pencher sur les conséquences et constitue la clé des solutions à long terme.
De plus, plusieurs facteurs contribuent à la vulnérabilité des jeunes et des adultes à l’exploitation sexuelle. Il s’agit notamment de la pauvreté, classes sociales, racisme, isolement social, marginalisation, pression des camarades, mauvais traitements et traumatismes antérieurs, discrimination fondée sur le sexe, problèmes de santé mentale, troubles neurologiques, troubles du développement, lacunes des réseaux de soutien, services inaccessibles et autres inégalités sociales et financières.
Pour mettre fin à ce problème social, Jean Claude Mulunda pense qu’il faut lutter contre les inégalités, et surtout mettre d’application nos différentes lois pour décourager les bourreaux.
» Les inégalités, la vulnérabilité, la non application stricte des lois sont autant dès causes qu’il faut adresser pour mettre fin à ce fléau qui prend de plus en plus de l’ampleur. » A t-il ajouté.
À titre de rappel, la république démocratique du Congo figure parmi les pays d’Afrique où les violences sexuelles sont très fréquentes. Cela est dû à plusieurs raisons notamment l’impunité des bourreaux, mais également les guerres répétitives qui rongent certains coins de ce grand pays de l’Afrique centrale.
Benjamin Mungedi